Fauchage extensif

Le but premier du fauchage le long des routes consiste à assurer un bon fonctionnement des infrastructures routières pour garantir la sécurité routière. Il est évident que cette fonction fondamentale du fauchage doit être assurée à tout moment et partout où elle s’impose.

D’un autre côté, il ne faudrait pas faucher avec des intensités supérieures à celles qui sont nécessaires. Voilà pourquoi il est essayé par la suite de concrétiser les buts du fauchage et d’en déduire les intensités nécessaires.

Il y a moyen de distinguer les objectifs suivants pour définir l’intensité de fauchage nécessaire:

  • Les objectifs de visibilité et de sécurité routière:
    • Garantir la visibilité, aux entrées et sorties d’accès carrossables, aux carrefours, aux ronds-points, des cataphotes, des panneaux, des réflecteurs, des glissières (cf. Dispositions des permissions de voirie, cf. norme RAS-L95).
    • Garantir l’évacuation des eaux de pluie (éviter le bouchage des fossés, des drainages, des avaloirs, des ponceaux, etc.).
    • Prévenir le feu (mégots de cigarette).
    • Assurer la propreté des abords des routes : le ramassage des déchets est plus facile dans l’herbe courte que dans l’herbe longue.
    • Eviter des accidents avec le petit gibier se cachant au bord des routes aux endroits non fauchés.
    • Accéder aux infrastructures (nettoyage des réflecteurs).
    • Conserver la possibilité de circuler derrière les glissières.
    • Empêcher les hautes herbes de se pencher et de tomber sur les surfaces de circulation (sur une route ou une piste cyclable).
    • maintenir dégagé le profil de la route (sur l’accotement, sur certains talus, sur la bande centrale des autoroutes, etc.).
  • Les objectifs écologiques:
    • favoriser des types de végétation herbacée d’un intérêt écologique, tels que les communautés végétales typiques des pelouses sèches, landes, pelouses maigres, roselières, prairies humides, en empêchant l’installation de broussailles ou d’arbres, etc.
  • Les objectifs esthétiques et récréatifs:
    • Générer un aspect ordonné ("propre") en milieu urbain : ainsi une prairie à hautes herbes peut paraître trop «sauvage» à l’intérieur d’une agglomération, par exemple à proximité des jardins «soignés» des propriétés privées.
    • Maintenir des espaces de verdure «ouverts», c’est-à-dire empêcher leur envahissement par les broussailles.
    • Assurer la circulation sur une partie des surfaces à l’intérieur des zones de verdure étendues (par exemple dans les parcs urbains pour permettre aux enfants de jouer ou aux adultes de s’étendre pour se reposer ou prendre du soleil).

Il est évident que les objectifs de la sécurité routière et du bon fonctionnement des systèmes d’évacuation des eaux sont prioritaires. En cas de conflit avec d’autres buts, ils doivent toujours primer.

Pour atteindre les buts exposés ci-dessus, il est utile de distinguer les fonctions du fauchage:

  • Empêcher l’herbe d’atteindre sa hauteur maximale (0,80 à 1,20 mètre). Ainsi, pour assurer la visibilité des cataphotes qui n’ont qu’une hauteur de 0,80 mètre, il faut faucher avant que l’herbe n’ait atteint sa hauteur maximale, c’est-à-dire fin avril début mai.
  • Empêcher l’installation de la végétation ligneuse. Ainsi, dans un virage au rayon élevé peut-il exister une visibilité à grande distance au-dessus de la hauteur maximale de l’herbe. Cette visibilité serait par contre inhibée par des arbustes pouvant atteindre une hauteur de plusieurs mètres. Il suffirait donc de faucher une fois tous les deux à cinq ans.
  • Empêcher l’accumulation de matière organique. Ainsi, l’eau dans un fossé peut-elle s’écouler même en présence de hautes herbes, à condition que les tiges de celles-ci restent érigées. Elle ne parvient plus a s’écouler lorsqu’en automne, ou au plus tard avec le premier gel, les tiges s’étalent au sol pour y former d’épais amas de matière organique non décomposée. Il suffit alors de faucher une fois par an, mais tard en été. Au lieu de procéder à un fauchage, il serait également possible de nettoyer les fossés en automne, c’est-à-dire d’enlever l’excès de matière organique issue de l’accumulation d’herbes et de feuilles mortes.

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